Marc Simoncini, fondateur des vélos électriques Angell, a annoncé la cessation prochaine de son entreprise. Cette décision marque la fin d’une ambition française visant à révolutionner la mobilité urbaine avec des vélos connectés au design épuré et aux fonctionnalités avancées. Retour sur les causes de cet arrêt brutal et ses implications pour le marché des deux-roues électriques.
Une ambition confrontée à des défis majeurs
Lancée en 2019, la marque Angell portait de grandes ambitions : proposer un vélo électrique made in France, esthétique et connecté. Assemblés en Côte-d’Or grâce à un partenariat avec le groupe Seb, ces vélos étaient destinés à un public citadin à la recherche de solutions de mobilité écologique. Cependant, dès ses débuts, le projet a rencontré des obstacles importants :
- Problèmes de conception et de fabrication : La première génération de vélos a souffert de défauts techniques majeurs, notamment des cadres cassants et des soucis d’intégration logicielle.
- Rappel massif de produits : En novembre 2024, plus de 5 000 vélos ont dû être rappelés en raison de risques de sécurité, engendrant un coût estimé à 13 millions d’euros.
- Concurrence étrangère : Malgré le soutien de grands groupes comme CMA-CGM et BMW (via Mini), Angell n’a pas pu rivaliser avec des fabricants asiatiques aux coûts de production bien inférieurs.
Un marché en difficulté
La fin d’Angell s’inscrit dans un contexte plus large de ralentissement du marché des vélos électriques en Europe. En France, ce secteur a enregistré une baisse de 9 % en 2024, selon l’Union sport et cycle. Ce déclin frappe également d’autres acteurs majeurs : la marque néerlandaise VanMoof a déclaré faillite en 2023 avant d’être reprise par McLaren Applied.
Les défis structurels auxquels Angell a dû faire face, combinés à un marché globalement morose, ont contribué à cet échec. Marc Simoncini a reconnu des erreurs stratégiques, notamment le choix de produire en France, rendant les vélos moins compétitifs sur le plan financier.
Les conséquences pour les clients et l’industrie
La liquidation d’Angell laisse ses clients dans une situation délicate. En plus de l’arrêt de la production, plusieurs problèmes se posent :
- Absence de pièces détachées : Les vélos Angell, comportant des pièces propriétaires, pourraient devenir inutilisables en cas de panne.
- Fonctionnalités compromises : Sans l’application mobile dédiée, essentielle pour activer certaines fonctions, de nombreux utilisateurs risquent de perdre l’accès à leur vélo.
- Remboursements incertains : Les clients encore en attente de vélos de remplacement ou de remboursements doivent se tourner vers des recours juridiques ou assurantiels.
Pour l’industrie, cet échec souligne la nécessité de repenser les modèles économiques et la gestion des risques dans un secteur en pleine transformation.
Une leçon pour le futur des vélos électriques
Marc Simoncini a conclu en affirmant que cet échec, bien que difficile, servirait de leçon pour les projets futurs. L’aventure Angell met en lumière les défis d’un marché concurrentiel où l’innovation doit s’accompagner d’une exécution irréprochable.