Depuis le 1er janvier 2025, les logements classés en catégorie G au diagnostic de performance énergétique (DPE) sont désormais interdits à la location. Cette mesure, inscrite dans les lois Énergie et Climat de 2019 et Climat et Résilience de 2021, vise à réduire l’impact environnemental du secteur résidentiel. Cependant, elle bouleverse également le marché immobilier et suscite de nombreuses interrogations.
Pourquoi les logements de catégorie G sont-ils visés ?
Les bâtiments classés G au DPE sont considérés comme de véritables passoires thermiques, responsables de fortes émissions de gaz à effet de serre. En France, le secteur du bâtiment représente environ 18 % des émissions nationales. Ces logements, souvent mal isolés, nécessitent des travaux conséquents pour être remis aux normes énergétiques.
Cette interdiction s’applique uniquement aux nouveaux contrats de location ou aux baux renouvelés à compter de cette date. Les baux en cours ne sont pas affectés par cette réglementation. Toutefois, les locataires bénéficient depuis 2022 d’un levier juridique supplémentaire, qui interdit toute révision de loyer pour les logements classés F et G.
Conséquences pour les propriétaires et locataires
Trois options pour les propriétaires
Les bailleurs de logements classés G ont désormais trois solutions :
- Réaliser des travaux de rénovation énergétique, dont le coût varie entre 200 et 450 € par m², selon le site Travaux.com.
- Vendre le bien, une option de plus en plus prisée, notamment par les petits investisseurs.
- Ne rien faire, un choix fréquent pour les propriétaires âgés, qui préfèrent transmettre le bien à leurs héritiers.
Des impacts sur le marché locatif
Ces mesures accentuent un déséquilibre de l’offre locative, déjà tendue dans de nombreuses régions. Dans certaines zones, des propriétaires ont choisi de retirer leurs logements du marché, faute de moyens pour financer des travaux. Selon des experts, cette situation risque de réduire encore davantage le parc locatif disponible, en particulier pour les biens de petite taille.
Le marché des ventes : un levier pour les acheteurs
Sur le marché de la vente, un mauvais DPE peut devenir un argument de négociation pour les acheteurs. Certains réussissent à obtenir des réductions allant jusqu’à 20 % sur des biens nécessitant des travaux de rénovation énergétique. Cette tendance oblige les agents immobiliers à inclure des analyses énergétiques détaillées dans leurs estimations.
En revanche, un mauvais DPE ne constitue pas un frein définitif à la vente. Les biens concernés trouvent souvent preneur, à condition d’être correctement accompagnés par une agence immobilière.
Quelles perspectives pour l’avenir ?
À court terme, les mesures concernant les logements de catégorie G, puis F (en 2028) et E (en 2034), risquent de décourager certains investisseurs et de concentrer les biens dans les mains de quelques grands propriétaires. Cependant, ces réglementations s’inscrivent dans une stratégie globale de transition écologique. À long terme, elles pourraient permettre de réduire considérablement les émissions du secteur résidentiel tout en améliorant le confort des logements.
En conclusion, si ces nouvelles règles posent des défis importants aux propriétaires et locataires, elles marquent également une avancée significative vers un parc immobilier plus durable. Un enjeu crucial, à l’heure où le secteur du bâtiment est l’un des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre en France.