La Cop28 et les enjeux de l’énergie renouvelable : focus sur la France et les Emirats Arabes Unis

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Le 30 novembre a marqué le début de la 28ème conférence mondiale pour le climat (Cop28) à Dubaï, aux Emirats arabes unis, un événement qui se poursuivra jusqu’au 12 décembre. Cette conférence coïncide avec des développements significatifs dans le domaine des énergies renouvelables, tant aux Emirats arabes unis qu’en France.

Les Emirats arabes unis, un modèle en matière d’énergies renouvelables

Les Emirats arabes unis ont récemment mis en service l’un des plus grands parcs solaires du monde. Ce gigantesque projet, s’étendant sur 20 kilomètres carrés et composé de 4 millions de panneaux photovoltaïques, témoigne de l’engagement du pays dans la transition énergétique. Sultan Al-Jaber, président de la Cop28 et figure de proue de l’industrie énergétique émiratie, appelle à une augmentation triplée de la capacité mondiale des énergies renouvelables d’ici 2030.

La France en quête de rattrapage

En parallèle, la France, représentée par Emmanuel Macron, reconnaît son retard dans le développement des énergies renouvelables. N’ayant pas atteint l’objectif de 23% de part d’énergies renouvelables fixé par l’Union européenne pour 2020, la France a adopté la loi du 10 mars 2023 pour accélérer la production d’énergies renouvelables. Cette loi ambitieuse vise notamment à décupler la capacité de production d’énergie solaire dans le pays.

Mesures et innovations : l’agrivoltaïsme en France

Pour atteindre ces objectifs, la loi prévoit plusieurs mesures facilitant l’installation de panneaux solaires sur des terrains déjà artificialisés ou sans enjeu environnemental majeur. Elle introduit également le concept d’agrivoltaïsme, défini comme une installation de production d’électricité solaire sur des parcelles agricoles, contribuant durablement à l’activité agricole.

Débats et retards dans l’application de la loi

Malgré ces avancées, l’application effective de la loi reste en suspens, en attente de la publication de décrets cruciaux. Ces textes réglementaires doivent notamment définir les critères permettant de juger si l’activité agricole est « principale » dans le cadre des projets agrivoltaïques. Les discussions autour de ces décrets, en particulier sur l’emprise maximale au sol des installations, se prolongent.

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Positions divergentes des acteurs agricoles

Les Jeunes agriculteurs et la FNSEA, deux acteurs majeurs du monde agricole français, affichent des positions divergentes. Les Jeunes agriculteurs militent pour un taux de couverture maximal de 25% des parcelles agricoles par les panneaux photovoltaïques, soucieux des impacts sur la production agricole, la répartition des revenus et la spéculation foncière. La FNSEA, de son côté, propose un taux de 40% pour encourager l’innovation, tout en insistant sur un contrôle basé sur les résultats agronomiques et une limite stricte en termes de perte de rendement.

Attentes et incertitudes

Neuf mois après la promulgation de la loi, l’absence de publication des décrets réglementaires alimente les débats et l’incertitude. Le nombre croissant de projets agrivoltaïques en France renforce les attentes des partisans et des opposants de cette pratique, dans un contexte où la transition énergétique devient un enjeu majeur à l’échelle mondiale.

La Cop28 à Dubaï, dans ce contexte, représente une plateforme cruciale pour les discussions et les échanges sur les meilleures pratiques et les stratégies à adopter pour une transition énergétique réussie et équilibrée. Les expériences des Emirats arabes unis et de la France offrent des perspectives variées et instructives dans cette quête mondiale d’un avenir énergétique durable.